Romain Urhausen été d’abord formé à l’Ecole Technique de Photographie et de Cinématographie de Paris entre 1950 et 1951. L’enseignement traditionnel ne lui convenant pas, il est parti au bout d’une année de formation.
"L’enseignement était trop académique et particulièrement sévère. Les professeurs exigeaient de nous des compétences en chimie et en technique très poussées. On utilisait des appareils photographiques à plaques très lourd avec un temps de pose de trente secondes alors qu’il existait déjà les Leica. Pour faire un portrait, le modèle devait se tenir sur une chaise avec un appui-tête, le sol n’était pas stable, et lors de la prise, personne ne devait bouger. C’était le Moyen Age. J’ai préféré partir". A cette école, on formait des photographes portraitistes qui n’hésitaient pas à retoucher les portraits des clients (rides, défauts…). "Tricher avec la réalité au point de donner une peau de pêche au portrait, pour moi ce n’était pas faire de la photographie." De cet enseignement, on remarque une certaine rigueur qui a fait de lui un excellent technicien et développeur de photographie. "Le tirage fait la moitié d’un cliché". Ce qu’il a appris est devenu automatique voire instinctif. A Paris, il entend parler d'un centre à Sarrebruck en Allemagne où l'on enseigne la photographie de manière tout à fait nouvelle. Il décide de partir au Centre d’Art Sarrois s’inscrire en section photographie sous la direction d’Otto Steinert, qui, bien qu’autodidacte en photographie, avait une vision tout à fait nouvelle de la photographie en tant qu’art et de la manière de l’enseigner. En effet, à Sarrebruck, avec la collaboration de l’historien de l’art et collègue J.A. Schmoll dit Eisenwerth, il créé le concept "Subjektive Fotografie". L'enseignement d'Otto Steinert comprenait une part théorique (l'histoire de la photographie) et une part pratique avec des thèmes libres ou obligatoires: par exemple, le thème "architecture", "gens dans une pièce" ou "9 bouteilles". Ce qui intéressait le Professeur Steinert, c'était la conception personnelle des étudiants. Ils se réunissaient en groupe pour parler des résultats de leurs travaux. Romain Urhausen a ainsi participé aux deux premières expositions "Subjektive Fotografie" (1951, 1954/1955), organisées au Centre d’Art Sarrois à Sarrebruck. Le cliché Organisches versus lineare Formen y a été présenté. Par ailleurs, Romain Urhausen a été le premier élève en photographie à passer le diplôme de fin d'études. Son thème d’examen était ses camarades de classe ainsi que d’autres étudiants du Centre. Après ses cours de photographie en Sarre, en 1954, il retourne au Luxembourg pour ouvrir son propre atelier. En 1957 à Dortmund ouvrir une classe de photographie, photo graphisme et cinéma qu'il va diriger. A côté de cela, il suit des cours d’architecture en auditeur libre. La rigueur du Professeur Steinert l’a mené à parfaire son œil et ainsi voir les choses d’une manière nouvelle. A la question de l’apport d’Otto Steinert, il répond: "apprendre à regarder, apprendre à percevoir les choses". Cet artiste très éclectique s’est aussi bien intéressé aux paysages industriels, à la nature, aux gens et plus tard aux nus. Dans les années 1960, il publie des photographies pour illustrer le poème "Les Halles de Paris" du français Jacques Prévert. Cette série photographique va avoir un très grand succès, puisqu’elle sera présentée plusieurs fois en exposition. Si sa passion pour la photographie ne s’est jamais démentie, il s’est également tourné vers l’architecture et le design. Depuis 1984, l’architecture est devenue sa principale activité. Il fait toujours des photographies pour le plaisir.
Axelle Fariat
Romain Urhausen beginnt 1950 eine Ausbildung an der Ecole Technique de Photographie et de Cinématographie in Paris. Die traditionelle Lehre sagt ihm nicht zu und er verlässt die Schule nach einem Jahr. "Der Unterricht war zu akademisch und streng. Die Lehrer verlangten von den Schülern gute Kenntnisse in Chemie und technische Fertigkeiten. Man benutzte schwere Fotoapparate mit Platten, obwohl es schon die Leica gab. Für eine Portraitaufnahme musste das Modell mit einer Kopfstütze auf einem Stuhl sitzen und während der Aufnahme durfte niemand sich bewegen. Das war tiefstes Mittelalter. Da konnte ich nicht bleiben." An dieser Schule bildete man Portraitfotografen aus, die ohne zu zögern die Portraits der Kunden retuschierten (Falten, Fehler....). "Die Realität fälschen, indem man dem Portrait eine Pfirsichhaut machte, war für mich keine Fotografie". Diese Lehre vermittelte den angehenden Fotografen gute Technik-Kenntnisse. Was er diesbezüglich dort gelernt hatte, ging ihm in Fleisch und Blut über. Er hörte von einer Schule in Deutschland, in der man die neue Fotografie unterrichtete. Er beschließt, sich an der saarländischen Schule in der Fotoklasse von Otto Steiner einzuschreiben. Otto Steinert hatte eine völlig neue Betrachtungsweise der Fotografie und vor allem auch, wie sie den Studenten zu vermitteln sei. Mit dem Professor für Kunstgeschichte, Schmoll, gen. Eisenwerth entwickelte Steinert in Saarbrücken das Konzept "Subjektive Fotografie". Otto Steinerts Unterricht umfasste einen theoretischen Teil (Geschichte der Fotografie) und einen praktischen Teil mit freien und vorgegebenen Themen wie z.B. "Architektur", "Menschen in einem Raum" oder "9 Flaschen". Professor Steinert interessierte sich besonders für die persönliche Sichtweise der Studenten. Diese trafen sich in kleinen Gruppen um die Ergebnisse ihrer Arbeiten zu besprechen. Romain Urhausen nahm an den beiden ersten Ausstellungen "Subjektive Fotografie" (1952, 1954/55) teil, die in Saarbrücken stattfanden. Bei diesen Ausstellungen wurde auch das Bild "Organisches versus lineare Formen" präsentiert. Romain Urhausen war der erste Student der Fotoklasse, der das Diplom machte. Sein Thema waren seine Klassenkameraden und andere Schüler der Schule für Kunst und Handwerk. Nach seiner Fotografenausbildung in Saarbrücken kehrt er 1954 nach Luxemburg zurück und eröffnet dort sein eigenes Atelier. "Mit Professor Steinert habe ich gelernt, richtig hinzuschauen". Romain Urhausen interessierte sich sehr für Industrielandschaften, die Natur, Menschen und später für Akte. Nach seinem Studium eröffnete er 1957 in Dortmund eine Klasse für Fotografie, Fotografik und Film. Nebenbei besuchte er als Gasthörer Vorlesungen über Architektur. Durch Steinerts Schule wird sein Blick geschärft und er sieht die Dinge auf ganz andere Art. In den 1960er Jahren veröffentlicht er "Les Halles de Paris" (Der Bauch von Paris) in Zusammenarbeit mit dem Dichter Jacques Prévert. Diese Aufnahmen sind sehr erfolgreich und werden mehrmals ausgestellt. Zwar hatte er seine Leidenschaft für die Fotografie nie geleugnet, wendete sich aber auch der Architektur und dem Design zu. Seit 1984 arbeitete er in der Provence als Architekt (Südfrankreich). Nebenbei frönte er seine Leidenschaft für die Fotografie.
Axelle Fariat aus dem Französischen übertragen von Uschi Kallenborn
Institut für aktuelle Kunst im Saarland, Archiv, Bestand: Urhausen, Romain (Dossier 8834)
Redaktion: Axelle Fariat
Privatpersonen | Schüler*innen, Studierende | Praxen, Kanzleien, gewerbliche Einrichtungen und Firmen | |
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je Kunstwerk | 50 € | 30 € | 80 € |
Für alle Entleiher gilt: